Reuters le 13/06/2006 15h10

Le nouveau Vilmorin
table sur une marge opérationnelle de 10%

PARIS (Reuters) - Vilmorin & Cie table sur une marge opérationnelle de 10% en 2007-2008, une fois intégrée l'activité semences de grande culture (Biofina) de son actionnaire de référence, Limagrain.

Le groupe, qui deviendra le quatrième semencier mondial coté en Bourse après l'intégration, table pour la même période sur un chiffre d'affaires supérieur à 1 milliard d'euros et sur un budget d'investissement de 30 millions hors recherche.

"On peut espérer devenir le numéro trois mondial, c'est notre ambition", a déclaré mardi Daniel Chéron, directeur général délégué de Vilmorin, lors d'une présentation du projet d'intégration.

Aujourd'hui, Monsanto, Dupont Pioneer (groupe Dupont) et Syngenta devancent largement Vilmorin.

"Nous faisons l'objet d'approches de ces acteurs, qui cherchent à savoir si, en tant que numéro quatre mondial, nous ne serions pas un partenaire intéressant", a indiqué Daniel Chéron.

"Le but serait d'organiser des partenariats structurels pour faire contrepoids à Monsanto. A nous de définir notre futur, notre objectif étant de rester indépendant financièrement de ces acteurs", a-t-il ajouté.

La nouvelle entité devrait en outre afficher un gearing (ratio dette/fonds propres) "voisin de 0,5".

Vilmorin prévoit d'émettre 3.824.878 actions à destination de Limagrain, soit une augmentation de près de 40% de son capital existant, en échange de l'apport par celui-ci de Biofina.

Une assemblée générale a été convoquée le 3 juillet pour voter cette augmentation de capital, la valeur des actifs apportés (20,1 millions d'actions Biofina) ayant été estimée à 241,2 millions d'euros.

Dans son nouveau périmètre, le groupe aurait dégagé en 2004-2005 un bénéfice net de 51,8 millions d'euros et un résultat opérationnel de 73,4 millions sur un chiffre d'affaires de 839,12 millions.

Vilmorin estime à 20 milliards de dollars le marché mondial des semences en 2005, dont plus d'un quart (5,25 milliards) pour les seules semences de grandes cultures d'organismes génétiquement modifiés (OGM). En France, selon ses prévisions, les surfaces réservées aux cultures OGM atteindront cette année 5.000 hectares.

Vilmorin s'implantera sur le marché nord-américain via AgReliant, détenue à 50% par Limagrain, qui revendique 5,5% de ce marché et a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 198 millions d'euros.

Plus de la moitié de son chiffre d'affaires en semences de maïs est issue de semences OGM, un taux qui passe à 90% en semences de soja.

AgReliant utilise les OGM des autres sociétés - Monsanto pour la plupart - contre paiement de royalties, mais la marge des semences OGM reste supérieure à celle des semences classiques.

En Europe, Limagrain revendique 18% des parts de marché des semences de céréales à paille, 18% pour le maïs, 10% pour le tournesol, et une part résiduelle dans le colza.

La nouvelle entité Vilmorin-Biofina s'est fixé pour objectif d'atteindre des parts de marché supérieures à 20% sur ces espèces, et espère que l'Europe intégrera peu à peu les cultures OGM.

"Je suis persuadé que l'Europe va progressivement prendre en compte ces technologies", a déclaré mardi Daniel Chéron.

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